Cela fait pas mal de temps que l'idée d'aller voir un psychologue me titille...  pourquoi voir ce genre de professionnel  ? Tout simplement parce que je ressens un mal-être assez profond, et que de temps en temps,  j'ai les périodes de grande tristesse et de grand désarroiet j'ai même des envies de pleurer sans raison apparente... si j'en parle à mon médecin j'ai bien peur qu'il ne se contente de me precrire un petit traitement, or  je sens qu'il faut que je débrouille certaines choses  dans ma tronche. J'ai l'idée d'une certaine psychologue dans la tête, que j'étais allé voir autrefois: elle m'avait bien aidé à démêler ce qui se passait dans ma tête et autour de moi, et c'est à partir de ce moment-là que, grâce à elle, j'avais commencé à remonter la pente. Évidemment ça représente un certain coût : à l'époque, il y a une quinzaine d'années, cela représentait bien dans les 50 €. Je me rappelle qu'à cette époque j'étais obligé de me planquer pour sortir cet argent, qui pourtant m'appartenait. J'ai failli toute l'appeler tout à l'heure parce que je me sens un peu en détresse et tout à l'heure en lisant un bouquin, j'ai fait une crise de larmes... et puis j'ai réalisé qu'il était midi passé et que ce n'était sans doute pas la bonne heure pour appeler. Et puis sans doute aurais-je dû le faire plus tôt: je n'ai que moins d'un mois avant le départ en vacances, il faut que je trouve le temps, encore que le temps j'en ai, mais quel jour et à quelle heure ? Il n'y a qu'en appelant que je saurai. Si ça se trouve, elle ne pourra pas me prendre avant longtemps. J'hésite est-ce que je ne devrais pas plutôt prendre un rendez-vous vidéo avec mon toubib et parler de tout ça avec lui ?  j'ai regardé: nous sommes lundi, et il ne serait disponible que jeudi...
Je termine mon bouquin et plus ça va, plus les larmes me viennent, s'en devient même des sanglots qui éclatent. J'essaie de les retenir tout à la fois que j'ai envie de laisser aller. Je me fais peur: qu'est-ce qui m'arrive ? Tout à la fois que je le sais un peu : j'ai accumulé beaucoup trop de choses ces dernières années et le barrage est en train de céder... qui vais-je appeler en premier, la psy ou le docteur ? Je peux toujours appeler la psy dans un quart d'heure et voir ce qu'elle me dit: je lui confierai mon désarroi, et cela ne m'empêchera pas de prendre rendez-vous chez mon médecin parce que finalement, après tout, peut-être qu'un petit traitement serait utile pour me mettre en condition ? Je me suis toujours demandé si je n'avais pas arrêté trop tôt mon traitement antidépressif...

13h56: ça y est je me suis décidé : j'ai pris un rendez-vous vidéo avec mon toubib pour jeudi prochain , et j'ai également laissé un message sur le répondeur de la psy, j'espère qu'elle me rappellera assez vite... je lui ai rappelé qu'elle m'avait déjà vu avant 2009 et je lui ai dit que j'avais de nouveau beaucoup trop de choses dans la tête... en fait, peut-être effectivement ai-je arrêté mon traitement trop tôt mais mon médecin était d'accord mais là-dessus c'est greffé le fait que le magasin fonctionnait de moins en moins, puis que j'ai dû arrêter 3 ans avant la retraite , puis mes aventures, les histoires avec le gamin que j'avais élevé, la mort de mon chat, la pandémie, le rejet de ma compagne par mes frères et sœurs, même s'ils ont peut-être quelques raisons, bref tout cela fait beaucoup de choses qui se sont accumulées. Écrire mes états d'âme ne me suffit plus, je sens que j'ai besoin d'aide.

Bon, finalement la psy m'a rappelé et tous mes rendez-vous auront lieu jeudi: matin pour le toubib et après-midi pour elle.

maintenant que vais-je lui raconter ? Je pense que je vais commencer par lui raconter tout ce qui m'est arrivé depuis que je l'avais vue: ma volonté de divorcer, le suicide de ma femme, ma dépression, mes activités chorales et danse, entre autres, mon boulot qui ne marche pas, ma sœur qui vient m'aider, l'activité qui diminue petit à petit, les aventures sentimentales, les ruptures, la clé sous la porte au boulot, 3 ans avant la retraite, l'ANPE, les petites douleurs de l'âge qui arrive, les rencontres, le fait de réaliser que j'entre dans la dernière partie de ma vie, que je ne peux plus faire certaines choses, que je ne réaliserai jamais certains projets, les périodes de haut et de bas, les sanglots en lisant certains bouquins ou en regardant certains films, le broyage de noir, quoi d'autre ? La pandémie, l'arrêt des activités, ma compagne actuelle , l'avenir icertain de la vie commune, le stress de quitter ma maison, le stress de devoir recommencer une vie, le stress de mes frères et sœurs que j'aime mais qui rejettent ma compagne, même si effectivement celle-ci ne s'est pas toujours très bien conduite, c'est ma compagne je je crois que moi si les rôles étaient inversé je lui donnerai quand même une chance, ne serait-ce que pour faire plaisir à mon frère. Qu'est-ce que j'attends ? Je sais pas trop: faire le tri sans doute, avoir quelques réponses ou du moins quelques pistes...