Nous sommes vendredi. Je suis rentré chez moi hier matin, et depuis je n'ai pas fait grand-chose: je me suis beaucoup reposé car j'en ressentais le besoin. En effet, j'ai chopé la crève il y a quelques jours et cela me dure et me fatigue. Je me demande parfois si je n'ai pas choper cette saloperie, mais nous nous sommes testés, ma compagne et moi et c'est négatif. Chez elle depuis un bon moment c'est le grand chantier: d'abord nous avons entrepris l'isolation de son garage qu'elle veut transformer en atelier, et elle veut faire à l'extérieur un abri pour nos deux voitures. J'ai donc été pas mal occupé chaque fois que je suis venu chez elle. Je crois que travailler  pendant des heures dans ce garage glacé ne m'a pas arrangé, même si je m'étais couvert comme si j'allais au Pôle Nord. Ensuite mercredi, il y a eu l'installation de son poêle à pellets, qui fut un grand chambardement.  puis le jeudi matin j'ai dû faire quelques courses pour elle donc amener son chat au véto. Ah oui parce que j'oubliais autre chose: elle a adopté ou du moins, elle voudrait bien adopter un nouveau chat, qui fréquentait le coin et qui s'est enhardi au point d'entrer dans la maison... il est vrai que tout a été fait pour l'encourager. Alors oui, il est mignon, oui, il me rappelle ma Mimie, mais elle a déjà deux chats à la maison il n'envisage pas de se déplacer sans eux, ce qui n'est pas très pratique pour les vacances. Quand mimi est partie, je n'ai pas souhaité la remplacer, d'abord parce qu'elle était unique et ensuite parce que c'est quand même un sacré fil à la patte, or je m'absente souvent: pas évident de toujours trouver quelqu'un pour s'occuper de la bestiole pendant mes absence. Donc, non:  plus de chat chez moi. Je serai seul, ce serait différent.

Pour en revenir à mon état d'esprit, j'ai donc souhaité rester seul toute la semaine dernière, sans inviter personne car je voulais me retrouver un peu, prendre du temps pour faire ce que je voulais, finir de fendre mon bois par exemple. Ça c'est enfin quasiment terminé. Maintenant reste à le ranger pour qu'il sèche. J'envisage de déplacer du vieux bois pour mettre celui-ci à sa place mais l'ampleur de la tâche m'effraie un peu. Certes, je sais bien qu'il ne faut pas regarder trop loin tout l'ensemble mais se donner de petits buts pas trop difficiles à atteindre, jour après jour et puis un beau matin on s'aperçoit qu'on a presque fini: j'ai toujours procédé ainsi. C'est quelque chose que je tiens de mes randonnées en montagne: je me dis je vais jusqu'à l'arbre là-bas puis jusqu'au rocher là-bas puis jusqu'au col là-bas et caetera et puis finalement, j'arrive au sommet et je suis étonné du chemin parcouru.

La difficulté, c'est qu'il faut que je m'y mette, et pour cela, parfois, je dois de me donner de grands coups de pieds au cul: j'ai une légère tendance à me laisser aller à ne rien faire d'autre que bouquiner et dormir. C'est ce que j'ai fait hier, sauf que je suis allé faire trois courses, ce qui m'a fait du bien car j'ai rencontré du monde et j'ai pu discuter un peu. Ce matin je me suis levé tard. Mettons peser j'ai constaté avec plaisir que mon poids  était redescendu à bon niveau. Pour midi je me suis fait un bol de porridge: ce n'est pas trop calorique et ça cale. De gris le ciel est devenu bleu avec à peine quelques nuages. Après mon bol de prise je me suis mis à lire, et je me dis qu'il serait bon, et pour ma forme, et pour mon moral, que j'aille marcher un peu. Il est 14h je pourrais me faire une demi-heure de sieste. Ah c'est vrai que j'avais dit que je nettoierai toute mon armoire à vaisselle... ça attendra la semaine prochaine. Je ferai ça lundi et mardi ainsi qu'en mes frères et soeur viendront mercredi ce sera nickel: leur venue va me motiver pour reprendre en main ma maison.

Je voulais aussi commencer à isoler le petit réduit glacé de la chambre: ça fait x temps que j'ai deux rouleaux qui ne demandent qu'à servir pour ça, et il serait temps. J'aurais aussi des bricolages à faire dans mon atelier, mais le froid qui y règne  ne m'encourage pas: en ce moment même si je me couvre ça me donne mal à la tête.

Question moral, je crois que j'avais dit que j'avais tendance à me trouver vieux, à me demander ce que je fous sur terre, à quoi j'ai serv: je ne sais pas pourquoi je commence à me dire que je n'ai jamais été un bon professionnel: je suis obligé de réfléchir pour me rappeler les clients que j'ai satisfait et qui me l'ont dit... oui c'est vrai que tout de même il y en a eu un certain nombre, et cela m'a apporté beaucoup de satisfaction. C'est sur la fin que ça s'est gâté quand je ne voyais plus personne ou presque: je finissais par m'en foutre de tout, et c'est là que j'ai commencé à diminuer dans mon estime...

Je sans que ma compagne n'est pas non plus au top de sa forme: elle procrastine grave. Cela m'agace pas mal, je dois dire. Je crois que j'ai déjà raconté que j'ai passé des heures à lui faire son repassage pour l'avancer dans son travail, afin que nous ayons un peu plus de temps à nous et que finalement elle n'en a pas profité et a encore plus perdu son temps. Cela m'a quelque peu énervé et pendant quelques temps du coup, je n'ai plus rien fait. C'est vrai que nous nous entendons bien mais ce pourrait être encore mieux si elle aussi elle est bien moralement. Des fois, je me dis que nous déteignons l'un sur l'autre, et ça ce n'est pas bon.

Je reviens au fait de me dire que je suis vieux: j'ai tout le temps libre que je veux et il fait beau, aussi si je le voulais, je pourrais aller skier: il y a quelques années c'est ce que j'aurais fait, mais là tout seul cela ne me dit rien. Il suffirait simplement que je me décide et une fois que j'y serai, je suis sûr que je trouverais cela bien, mais voilà j'ai une grosse appréhension que je n'avais pas les autres années, et pour tout dire j'ai un peu peur d'y aller tout seul. C'est aussi à ça que je sens que j'ai vieilli...

Bon allez: dormir, j'ai bien le temps, je vais aller faire mon tour favori à pied et je verrai après